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Au Parlement européen, les soutiens de Vladimir Poutine se rassemblent autour du RN

Début février, un message de Marine Le Pen tombe sur la boucle WhatsApp de l’état-major du Rassemblement national (RN) : elle s’étonne de l’annonce, par le parti européen Identité et démocratie (ID), du ralliement du mouvement bulgare Vazrajdane (Renaissance), notoirement proche de Vladimir Poutine. Le sujet de la guerre en Ukraine est alors moins central dans le débat politique français, mais la cheffe de file de l’extrême droite pressent, à raison, qu’il reviendra d’ici aux élections européennes du 9 juin, et qu’il est inutile de donner des arguments à ceux qui, comme le premier ministre, Gabriel Attal, voient dans les lepénistes « les troupes de Vladimir Poutine » en France.
Mme Le Pen est pourtant, comme Jordan Bardella, membre du bureau de ce parti transnational, antichambre du groupe parlementaire du RN au Parlement européen, qui porte également le nom d’Identité et démocratie. Et le dirigeant de Renaissance, Kostadin Kostadinov, connu pour ses provocations homophobes et antisémites, faisait scène commune avec Jordan Bardella lors d’un meeting du parti ID à Florence, en décembre 2023.
Marine Le Pen peut-elle, dans le même temps, démentir toute complaisance avec le régime poutinien et se choisir pour alliés les têtes de pont du Kremlin en Europe ? Outre l’hostilité à l’immigration et à l’intégration européenne, cette mansuétude à l’égard du régime agresseur de l’Ukraine constitue la principale caractéristique commune des membres du futur groupe parlementaire ID, qui pourrait devenir la troisième force de l’hémicycle à l’issue du scrutin du 9 juin.
Cela inquiète une partie des cadres lepénistes, las de cette image de porte-parole de Vladimir Poutine en France, ainsi que les membres danois et estoniens du parti ID, très sensibles au sujet. Mercredi 28 février, ses dirigeants se réunissaient à leur demande pour statuer sur les adhésions du Parti national slovaque (SNS) et du parti bulgare Renaissance, annoncées un mois plus tôt. Ils ont décidé d’annuler une conférence prévue à Sofia autour des Bulgares et d’auditionner M. Kostadinov avant de revoir, éventuellement, leur présence au sein du parti européen.
Le 16 février, trois élus du parti bulgare Renaissance se sont rendus à Moscou, lors d’un événement du parti Russie unie de Vladimir Poutine, pour « construire des ponts » entre les deux pays. Ils ont pu écouter M. Poutine faire la leçon au « néocolonialisme de l’Occident collectif » ou « discuter de la possibilité de former les diplomates » bulgares au ministère russe des affaires étrangères. Face à la polémique, Kostadin Kostadinov a soutenu ses élus contre ceux qu’il a l’habitude d’appeler « les millions de microbes euro-atlantiques ».
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